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Les Gardiens de la Galaxie

5 Septembre 2014 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

On est un peu dubitatif devant le dernier Marvel. Certes, James Gunn réussit un créer un univers cohérent et des personnages attachants mais le résultat ne casse pas trois pattes à un canard. L'humour et les partis-pris visuels montrent rapidement leurs limites et empêchent le film d'être autre chose qu'un produit de consommation supplémentaire. 

Vous ne voyiez rien, c'est normal.

Vous ne voyiez rien, c'est normal.

Les Gardiens de la Galaxie (James Gunn, 2014)
 

Les critiques élogieuses ici et là nous avaient laissé penser que ces Gardiens de la Galaxie seraient rafraîchissants. Finalement ils s'inscrivent dans la lignée des derniers Marvel, à savoir des films bien construits et digestes aux ambitions cinématographiques limitées[1]. La principale difficulté pour le cinéaste James Gunn était de présenter un univers presque, voire totalement, inconnu du spectateur. Force est de constater qu'il s'en sort bien, ne s’embarrassant pas de trop d'explications sur la mise en place de cette galaxie très très lointaine et pariant largement sur le background culturel du quadra qui va accompagner son fils de sept ans. Aussi la comédie musicale Footloose (Herbert Ross, 1984) figure-t-elle le clin d'œil absolu du réalisateur malicieux à son spectateur âgé. La musique est au diapason, constituée de standards de la fin des années 1970 et du début des années 1980.

L'humour de cette bande de renégats est un peu lourd et fait penser à celui que Luc Besson déploie dans le Cinquième Elément (1997) alors au meilleur de sa forme, c'est à dire très moyen. Mais soyons honnête, le raton laveur misanthrope (Sean Gunn et Bradley Cooper pour la voix), l'arbre demeuré (Krystian Godlewski et Vin Diesel pour la voix) et le héros aussi ringard que macho (Chris Pratt) sont très attachants. En découle, un propos archi rebattu sur l'amitié (on passe mais on ne se plaint pas trop). Le reste, c'est du Marvel tout craché : scènes d'action illisibles[2], méchant sans envergure (Lee Pace), laideur visuelle…

 

nolan

 

Note de nolan : 2

 

[1]    Le renvoi d'Edgar Wright du futur Ant-man est un nouveau signe de cette volonté.

[2]    Reconnaissons sur ce point l'effort récemment réalisé par le deuxième Captain America, les frères Russo présentant des scènes d'action souvent brillantes et inspirées par l'école hongkongaise. 

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A
Bon, j'ai trouvé ça correct sans plus. Mais le problème soulevé est intéressant. En effet, ce film s'inscrit dans une série aux limites non fixées où l'enjeu principal est, pour que cela continue le plus longtemps possible, reporté d'épisode en épisode. Chacun d'entre eux n'est donc pas fermé sur lui-même et souffre d'être ostensiblement privé de l'enjeu central. Ces films en arrivent ainsi à affirmer haut et fort : &quot;dans l'univers qui est créé, l'essentiel est ailleurs et vous n'assistez qu'à un épiphénomène''.<br /> <br /> Un tel projet est aussi, à mon sens, une première, du moins à cette échelle, dans l'histoire du cinéma - dans le serial ou les sagas, l'enjeu central est diffusé d'épisode en épisode, non repoussé ; dans les suites, il se renouvelle - et celui-ci vise bien à inventer une sorte de périodique cinématographique, c'est-à-dire une parfaite adaptation, non du contenu mais de l'objet commercial comics. Mais n'est-ce pas là la négation-même du cinéma ?<br /> <br /> Et, puis, comme disait Hitchcock, &quot;plus réussi est le méchant...&quot; Ce n'est jamais plus vrai que dans les films de super-héros et, dans de telles conditions, on ne voit pas comment le Ronan de ces Gardiens pourrait avoir une quelconque aura. Il est vrai aussi que, au-delà de la structure, aucun effort n'est fait de ce côté-là.
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N
Oui et même Loki est assez mal traité (dans Avengers, il est un méchant de pacotille).
S
Effectivement, la frontière avec la logique de production des séries est poreuse au point de rendre chaque partie assez négligeable dans sa qualité et en donnant un peu le sentiment de visionner à chaque fois le même film avec quelques variantes.<br /> <br /> Quant aux super-vilains... pfff. À l'exception des luttes fratricides entre Loki et Thor ou entre Magnéto et Charles Xavier, le bestiaire demeure d'une platitude effarante.<br /> Et même dans ces deux cas, on est tout de même loin d'un Joker ou d'un Pingouin...
S
Effectivement, un divertissement somme toute classique qui ne casse pas des briques.<br /> L'histoire est assez navrante en elle-même mais il faut la considérer comme un rouage de la grande histoire Marvel des super-héros récupérant les gemmes de l'infini afin d'affronter in fine le grand méchant Thanos. Ce qui peut amener à considérer tous ces films (Thor, Iron Man, Avengers...) plus comme une série en plusieurs épisodes que de simples films de super-héros.<br /> Mais jusqu'à l’écœurement.<br /> Et je ne dis pas cela non plus pour revaloriser l'histoire. Moi ça me laisse plutôt de marbre.<br /> <br /> Après, pour revenir aux Gardiens, le point intéressant, outre l'aspect cartoon et la BO plaisante, c'est le recul que les personnages, et notamment Rocket, ont sur leur aventure. Cela instaure une légèreté assez agréable.<br /> Mais le 2nd degré permanent est aussi une facilité bien actuelle et également lassante à la longue.
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