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Bilan cinématographique 2014 (Antoine)

14 Janvier 2015 , Rédigé par Antoine Rensonnet Publié dans #Tops

Top 2014

 

1) Maps to the Stars (David Cronenberg)

2) Saint Laurent (Bertrand Bonello)

3) Only Lovers Left Alive (Jim Jarmusch)

4) Sils Maria (Olivier Assayas)

5) Black Coal (Diao Yi’nan)

6) Gone Girl (David Fincher)

7) Magic in the Moonlight (Woody Allen)

8) Night Call (Dan Gilroy)

9) Mommy (Xavier Dolan)

10) Night Moves (Kelly Reichardt)

 

Plus mauvais film :The Amazing Spider-Man : Le Destin d’un héros (Marc Webb)

Bilan cinématographique 2014 (Antoine)

Bien, c’est donc le temps du bilan. A la faiblesse quantitative (vingt-six films vus en salles), s’ajoute l’impression d’une très faible qualité d’ensemble. Peut-être est-ce un état général du cinéma mais la principale raison en est ma paresse intellectuelle, qui croît d’année en année, et atteint, cette fois, un stade critique. Difficile, alors, de parler de ce que fut le cinéma en 2014. Je me livre toutefois, non sans de lourdes réticences, à l’exercice rituel du top 10.

Et, sans trop d’hésitation, je place en première position Maps to the Stars puisque, dans son mélange, très cinématographique, de dégoût, de colère et, surtout, d’épuisement, je retrouve bien mes sentiments dominants. Précisons, en forme de réponse à ce cher nolan, que le propos de Cronenberg est certes, je le cite, « au bazooka » mais cela ne constitue pas, à mon sens, une quelconque limite au film puisque celui-ci se situe au stade des conclusions, qui n’ont aucune raison d’être nuancées. Par une triste ironie de l’histoire, leur bien-fondé m’apparaît plus grand encore en ce début d’année. A force de répétitions, Cronenberg finit par massacrer le Liberté d’Eluard. A l’heure exacte où j’écris ces lignes, un grand délire unanimiste réunit des centaines de milliers de personnes dans les rues, la plupart d’entre elles s’imaginant faire un geste symbolique en faveur, justement, de la liberté – quand elles ne croient pas en être les modernes chevaliers. Dans ces conditions, quelle qu’ait pu être mon émotion – dont, par nature, je me méfie –, je ne me sens plus vraiment, plus du tout même, concerné. Et le suicide m’apparaît, comme souvent, la voie la plus raisonnable. C’est ce que dit, je crois, Maps to the Stars.

C’est ce que refuse absolument Assayas dans Sils Maria, étrange double de Maps to the Stars. A partir de prémisses communs, leurs conclusions diffèrent radicalement. Le réalisateur français accepte un régime généralisé d’équivalence où chacun a ses raisons, fait ce qu’il peut, ce qu’il veut, où l’empathie et le cynisme, finalement, sont les deux faces d’une même pièce. Il y a là sans doute une forme de désespoir mais, lorsqu’elle ne s’accompagne pas d’un ricanement sardonique, elle ne me séduit guère. C’est tout de même un très grand film. Je ne lui réserve toutefois que la quatrième place, laissant mes rêves désormais dissipés peupler – une dernière fois ? – le podium. Saint Laurent, c’est un cinéma qui agrège les autres arts, les vampirise pour en faire une forme plastico-narrative unique. Où l’on se dit, neuf ans après Last Days, que, en illustrant quelques belles images sur grand écran, Venus in furs touche décidément au sublime… Quant à Only Lovers Left Alive, c’est une nouvelle preuve que le vampire a été inventé pour le cinéma, l’une de ses stases, aussi, douces et mélancolique que seul Jarmusch sait créer.

Quoi d’autre, ensuite ? Black Coal qui m’a l’air très bien mais que j’ai vu, c’est dommage, avec un mal de crâne épouvantable. Du coup, c’est encore plus dommage, je ne sais pas trop quoi en dire. Puis, des films un peu aigres (Gone Girl, Night Call), un petit plaisir (Magic in the Moonlight – mais j’aurais aussi bien pu choisir The Grand Budapest Hotel ou X-Men : Days of Future Past), une bonne surprise (Mommy), un regret infini (Night Moves). Le titre de navet de l’année, lui, est décroché, avec brio, par le nouveau Spider-Man bien que, à côté des Ames vagabondes l’an dernier, ce soit presque 2001.

 

Antoine Rensonnet

 

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F
PS. Va voir Mam' Scarlett (bon pas dans Lucy... quoique... si tu veux rire et avoir un challenger pour ton Spiderman) ! ça te remontera le moral et ta foi dans le cinéma (demande à Nolan)
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A
Note que Lucy, j'avais presque envie de le voir. Parce que Besson semble y avoir renoncé à toute ambition auteuriste, ce qui, dans son cas, est déjà une bonne chose. <br /> Quant à Under the Skin, c'est vrai que ça a l'air tentant.<br /> La bise, aussi.
F
Mon petit Ran, tu files du mauvais coton. Je ne peux te le reprocher étant moi-même plus près du nœud coulant que de l'hymne à la joie. <br /> L'année n'était pas si mauvaise que ça ! <br /> Je t'embrasse (sans ricanement sardonique, pardon, j'ai pas le cœur à ça) Schmouick
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N
Pourquoi Night Moves est un regret infini ? J'ai pas vu le film
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A
Parce que je n'étais pas très concentré pendant le film et que je ne sais pas quoi en dire - ce qui, dans ce cas, est regret infini.
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