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Bilan cinématographique – Année 2011 par Antoine

11 Janvier 2012 , Rédigé par Antoine Rensonnet Publié dans #Tops

Nouvelle année, comme la précédente, passée à compter les films que je n’ai pas vus. A en découvrir quelques-uns aussi et tout de même. Assez pour proposer le rituel classement de fin d’exercice et constater que le cinéma est bien moins mort que je ne le suis. Bribes et fragments revient la semaine prochaine.

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Bilan cinématographique – Année 2011

The Tree of LifeAffiche de The Tree of Life (Terrence Malick)

1) The Tree of Life (Terrence Malick)


2) Carnage (Roman Polanski)


3) La Piel que habito (Pedro Almodovar)


4) Habemus papam (Nanni Moretti)


5) True Grit (Joel et Ethan Coen)


6) Le Havre (Aki Kaurismäki)


7) Les Bien-aimés (Christophe Honoré)


8) Minuit à Paris (Woody Allen) 


9) The Artist (Michel Hazanavicius)


10) Drive (Nicolas Winding Refn)

Plus mauvais film de l’année : Happy Happy (Anne Sewitsky)

CarnageAffiche de Carnage (Roman Polanski)


De plus en plus éteint, attendant désespérément que cela daigne s’achever, j’ai raté, en 2011, comme l’année précédente, une grande partie de ces films que j’aurais pus, ou plutôt dus, découvrir. Citons, entre autres, Hors Satan (Bruno Dumont), La Dernière Piste (Kelly Reichardt), Le Cheval de Turin (Béla Tarr), Winter’s Bone (Debra Granik), L’Etrange Affaire Angélica (Manoel de Oliveira), Le Gamin au vélo (Jean-Pierre et Luc Dardenne), Il était une fois en Anatolie (Nuri Bilge Ceylan), Pater (Alain Cavalier), Une séparation (Asghar Farhadi), L’Apollonide (Souvenirs de la maison close) (Bertrand Bonello), Melancholia (Lars Von Trier) ou Time Out (Andrew Niccol)… Et quelques autres ne me viennent pas même à l’esprit. Aussi, ce bilan 2011 est-il fort pauvre. Néanmoins, je continue à m’accrocher, encore un peu, au cinéma soit à une partie perdue de moi-même, à la fois détestée et adorée – à laquelle j’accorde une valeur de plus en plus maigre. Je suis donc, assez régulièrement (trop et trop peu dans le même mouvement), retourné dans les salles obscures au cours des douze mois passés. Pour y voir nombre de bons films et quelques sombres catastrophes (il faudrait que je sélectionne un peu mieux ; vraiment, je faiblis…). Ce qui me laisse l’impression générale que le cinéma continue, tranquillement, sa vie (tant mieux pour lui !), qu’il ne se porte pas si mal, aussi bien, en tout cas, qu’en ces temps reculés de 2006 ou 2007. Il n’est pas moins intéressant, je me suis seulement (beaucoup) éloigné de lui. Mais, dans d’autres circonstances, mon année cinématographique eût pu être enthousiasmante.

 

La Piel que habito
Affiche de La Piel que habito (Pedro Almodovar)


Dans le lot, deux films dominent, assez nettement, l’année. The Tree of Life, évidemment. Immédiatement labellisé chef-d’œuvre par beaucoup (pour de bonnes et de mauvaises raisons), il restera et offrira une multitude d’interprétations. Celle, chrétienne et souvent dominante, me semble cependant surprenante. Je n’y reviens pas plus longuement et lui offre une première place de plus. Carnage, ensuite. Lui sera oublié. Pas complètement certes puisqu’il s’agit d’une œuvre de Roman Polanski, auteur suffisamment important pour que l’on considère l’ensemble de sa filmographie. Mais, même par ceux qui l’ont apprécié, Carnage ne sera considéré, au mieux, que comme un film mineur. Une belle erreur, à mon sens, et, je le crois, l’échec critique de 2011. On n’a voulu en voir que la moitié. Soit celle-ci : que se passe-t-il quand explose le vernis social ? L’individu fait retour et il est loin d’être charmant. Mais, tout hideux soit-il, ce retour de l’individu est, pour Polanski (et pour moi), un petit miracle. Malheureusement, nous dit-il, même dans cette situation exceptionnelle, la pression sociale ne cesse jamais. Et ce qu’il dit, il le fait. C’est par des changements agiles – Carnage est un film sur le regard (souvent muet), non une somme de performances d’acteurs et de dialogues brillants – d’angles de vue que cette la société impose son horreur. Il n’y a pas, en 2011, plus éloigné du théâtre filmé que Carnage ; pourtant, certains (c’était tentant puisqu’il s’agit d’un huis-clos adapté d’une pièce de théâtre) ont cru bon de le réduire à cela… Dans son propos, il me semble aussi juste – et noir – que pouvait l’être Fenêtre sur cour (Alfred Hitchcock, 1954). Ajoutons que l’ayant découvert, par bonheur (cela a sans doute contribué à ce que je n’y vois pas qu’un simple divertissement), après avoir revu et, un peu, étudié Le Bal des vampires (1967), il m’a semblé bien plus maîtrisé que ce dernier en matière de mise en scène. Sur ce point, c’est un pur joyau. Qui donne sa pleine cohérence au travail antérieur de son auteur.


Habemus papamAffiche d’Habemus papam (Nanni Moretti)


Après ces deux très grandes œuvres, quoi d’autre ? Pas mal de films intéressants, je l’ai dit, même si je peine à véritablement établir un classement entre ceux-ci. Parce qu’il constitue, peut-être, la plus pertinente des réflexions sur l’art en général et la nature particulière du cinéma, l’Almodovar, assez réjouissant, complète le podium. Suivi par les nouvelles livraisons de Nanni Moretti et des frères Coen – ces derniers ayant parfaitement réussi leur premier vrai western sans toutefois signer l’un de leurs plus grands chefs-d’œuvre. Derrière le conte humaniste de Kaurismäki et la tragédie romantique d’Honoré, tous deux également réussis, gais et tristes à la fois avec des dosages fort différents. Séduisants aussi furent les nostalgiques et ambitieux voyages dans le passé (français pour l’Américain, américain pour le Français) d’Allen – éternel habitué de mes tops – et d’Hazanavicius. Enfin Drive complète ce top 10. Il aurait pu, à quelques défauts mineurs et aisément évitables près, figurer nettement plus haut. Une pensée pour Matthew Vaughn, absent du classement, qui avec sa relecture des X-Men (X-Men : Le Commencement) a réalisé l’un des rares films de super-héros valant réellement le coup de ces dernières années.


True GritAffiche de True Grit (Joel et Ethan Coen)


Quant au plus mauvais film de l’année, c’est assez compliqué. Sans doute, la vision d’Intouchables m’aurait-elle permis de trancher assez rapidement si je m’étais joint aux grosses cohortes devant créer un navrant phénomène (ne pas en être l’un des membres n’est, cette fois-ci, pas un regret). Mais si abject me semble-t-il être, je ne puis décerner au film d’Olivier Nakache et Eric Toledano le prix, honorifique, de nullité cinématographique 2011. Aussi entre le multi-oscarisé Le Discours d’un roi (Tom Hooper), Thor (Kenneth Branagh), La Conquête (Xavier Durringer) – la seule idée qu’il puisse y avoir une suite fournirait, entre environ 15000 autres, une raison suffisante pour dégager le nabot de l’Elysée –, Captain America : First Avenger  (Joe Johnston) et Happy Happy (Anne Sewitsky), la compétition est même rude. Dans cette lamentable bousculade, après une réflexion plus pourrie que mûre puisqu’assez courte, je donne, in fine, ma récompense au navet d’Anne Sewitsky. Vu son piètre niveau, il ne l’a certainement pas volé. De toute façon, dans le genre confrontation improbable entre deux couples (forcément) mal associés, il suffisait d’attendre la fin de l’année pour trouver infiniment mieux. Voilà, voilà pour 2011.


Happy HappyAffiche d’Happy Happy (Anne Sewitsky)

Antoine Rensonnet

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N
<br /> Le Top 12 de Tarantino, toujours très spécial :<br /> <br /> <br /> 1. Midnight In Paris<br /> 2. Rise Of The Planet Of The Apes<br /> 3. Moneyball<br /> 4. La peau que j’habite<br /> 5. X-Men: First Class<br /> 6. Young Adult<br /> 7. Attack The Block<br /> 8. Red State<br /> 9. Warrior<br /> 10. The Artist / Our Idiot Brother (égalité)<br /> 12. The Three Musketeers<br />
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A
<br /> Pas de problème, je te laisse volontiers Conan. D'ailleurs, j'observe que dans les diverses opérations de rattrapage des films 2011 qui peuvent exister en ce début d'année, il n'est<br /> jamais retenu. Mais, pourquoi donc ?<br /> <br /> <br /> OK pour Bird, j'avais peur d'avoir mal compris notre politique de publication.<br />
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B
<br /> Non, Conan laisse-moi le.<br /> <br /> <br /> Et sur notre blog, c'est bien à Bird que je faisais allusion, à vos derniers articles donc. C'est corrigé.<br />
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A
<br /> Merci !<br /> <br /> <br /> D'autant que, on ne pouvait pas faire mieux puisque je n'ai vu que cinq des dix films que tu distingues. Et de n'avoir pas découvert Melancholia figure parmi mes grands regrets<br /> cinématographiques de l'année (pas Conan, par contre...).<br />
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B
<br /> Enfin ! Je l'attendais cette liste et ne suis pas déçu car c'est avec celle-ci que je me sens le plus proche !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 5 films en commun dont deux parmi les 3 premiers ! pour une fois ! et pas de grosses bizareries dans le reste (si le Honoré quand même, sur lequel je passe mon tour ce coup-ci). True grit ou<br /> Carnage aurait aussi pu figurer parmi les premiers chez nous.<br /> <br /> <br /> Quoi rajouter ?<br /> <br /> <br /> Dans mes bras Antoine !<br />
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